Arrivée de Kalian

Il y a quelqu'un ? Nombre de messages : 10 Date d'inscription : 25/12/2006

Illusion... Désillusion... Elle ne savait que penser. Elle lui avait demandé de venir, pour elle, pour son bonheur, elle avait tout simplement finit par céder. Promesse d'un avenir qui se dessinait devant elle, une page se tournant. Pourtant... Elle soupira. Elle se doutait que son passage ne s'éterniserait pas, que rien ne changerait pour elle, que sa place n'était pas ici...

Amrod s'engagea dans l'allée menant à la demeure de Rhuyzar. Geran, dans les bras de Kalian, somnolait, s'agitant par moment. Le voyage depuis le Poitou l'avait grandement fatigué, surtout avec ce froid qui ne les avait pas laché, la neige tombant sans relache, le vent s'abattant sur eux.

Elle tira sur les rennes du frison dont la noirceur contrastait parfaitement avec la blancheur de la neige. Il secoua sa crinière dans un mouvement d'humeur, soufflant, de la fumée sortant de ses naseaux. Epuisé lui aussi par ce long chemin, il espérait pouvoir se reposer bientôt dans une écurie, une bonne botte de foin à machouiller. Il fit taper ses sabots dans le sol enneigé, pour montrer son impatience à reprendre la route.

Tapant doucement l'encolure de la bête, la jeune femme lui murmura de patienter un peu.

Tu seras bientôt au chaud, avec ton jumeau. Calme toi...

Une voix tendue. Maitriser ses émotions et sa crainte d'être ici... Y avait il au moins quelqu'un...? N'avait elle pas fait tout ce trajet pour rien? Un nouveau soupire. Elle tira sur ses rennes, jurant comme un charretié, commençant à faire faire demi tour à sa monture.

Le petit chemin terreux qui menait à l'entrée de leur demeure portait encore ici et là de large traces de l'hiver qui se terminait peu à peu. Il avait insisté pour qu'elle s'habille un peu plus chaudement qu'à l'accoutumée, lui prêtant un de ses rares mantels sans ornements et doublé. La maladie n'était pas loin derrière elle et il eut été dommage qu'elle attrappe de nouveau la mort le jour où ils décidaient enfin d'aller renouveler sa garde-robe au village.

Les paquets n'étaient pas terriblement encombrants, il avaient pris de tout, allant de la robe au chemisier, jusqu'à certaines choses qui ne sortiraient surement pas avant qu'ils ne soient tous les deux.

Gravissant en tête, monté sur Storm, la petite pente qui donnait sur la grille, Rhuyzar aperçut une silhouette, montée sur un cheval visiblement.

Il continua sa route, se demandant qui pouvait bien leur rendre visite ici, jetant quelques petits coups d'oeil en arrière, vérifiant que sa panthère le suivait bien.

Arrivé à hauteur du cavalier, il constata que c'était une cavalière, reconnaissant bien vite la soeur d'Ilmarin. Il la salua chaleureusement, l'invitant à le suivre en direction de la maison, malgré qu'elle semblait partir...

Elle avait eu beau râler, protester, pester et gronder, il n'avait pas cédé. Ils ne sortiraient pas sans qu'elle se couvre plus que sa cape à moitié rongée, d'autant plus que c'était un tissu léger, d'été. Elle avait repris les routes fin des beaux jours, début d'automne. Ne sachant pas ce que le destin lui réservait. Alors forcément l'hiver en Franche-Comté était assez rude.

Elle riait toute seule en voyant leurs sacoches déborder de tenues, il avait même réussi à la convaincre de prendre des robes. Bien que sa propre selle fut pleine de vetêments de combats, avec des commandes passées. Bizarrement, ses pantalons avaient la sale habitude de finir en miettes en ce moment...

Elle sort de ses pensées en le voyant se tourner plusieurs fois vers elle. Toujours aussi inquiet que leurs vies ne soient qu'un rêve. De la perdre, de la voir s'éloigner. Elle lui sourit chaque fois, envoyant un baiser du bout des lèvres, au chaud dans la nouvelle cape épaisse qu'il lui avait offert. Comment aurait-elle pu se douter un instant qu'il passait derrière elle reprendre ses écus pour payer des siens...

Kalian...? Ma puce...? Tu es venue! Quelle joie ma chérie!

Elle colle son cheval à celui de sa soeur pour la prendre dans ses bras, prenant garde de ne pas écraser son neveu.

Il a déjà tellement changé... Venez vite au chaud, je vais rentrer Amrod avec Amras. Mon ange? Tu la conduis au salon ou dans sa chambre? Je vous rejoinds au plus vite, enfin je vais essayer avec tous ces paquets... Tu aurais du me prévenir, je t'aurais acheté deux-trois babioles. Enfin, on retournera au village... Pour mon cher Geran aussi...

Elle continuait de parler toute seule, laissant son fiancé et sa soeur sur le perron alors qu'elle mène les chevaux aux écuries, riant toute seule malgré le froid et la neige.

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Elle ne s'était pas attendu à les voir arriver, bien décidée à partir d'ici. A peine le temps de réagir, de dire un mot que sa soeur était déjà sur elle à la serrer dans ses bras. Elle salue Rhuyzar, ne sachant, comme toujours, comment s'y prendre avec lui. Ami ? Ennemi ? Ou simplement une connaissance ?

Pressée par Ilmarin, elle descend d'Amrod, lui laissant les rennes. Elle tourne un regard intimidé vers l'homme à côté de qui elle se trouve. Faire un effort et mettre sa mauvaise humeur de côté... Elle plaqua l'ombre d'un sourire sur ses lèvres, tentant d'être le plus sincère possible.

J'espère que je ne dérange pas ? Je... J'aurai du prévenir mais je ne savais pas quand j'allais arriver et... En fait je ne savais pas si je viendrai...

Elle le regarde, tentant de rire. Parfois valait mieux se taire... Elle le suivit à l'intérieur de la grande batisse, Geran toujours collé contre elle. La sensation de malaise ne la quittait pas, se sentant de trop. Mais bon... Elle pouvait bien passer au moins une soirée ici. Un léger soupire avant de déposer un baiser sur le front de son fils.

Le Vicomte sourit et s'arréta devant la porte, toujours ouverte, ils ne craignaient pas grand monde ici et cette partie de la maison ne renfermait rien de vraiment précieux.

Se tournant vers Ilmarin il montre la maison avant de descendre de Storm.

Tu veux bien conduire ta soeur au salon mon amour ? Je vais emmener les montures à l'enclos.

Ah? Oui... Si tu veux mon ange...

Revenant sur ses pas, elle lui tend les rênes des montures, volant un baiser rapide à son aimé, essayant de ne pas plonger dans ses yeux pour s'y perdre.

Tu auras besoin d'aide pour les paquets? Il faut amener le sac de Kalian dans sa chambre...

Se rapprochant de Kalian, elle se penche sur Geran, lui souriant avant de lui faire ce genre de grimace ridicule qui le fait éclater de rire tout en ayant le don de faire hausser les épaules de sa soeur devant sa mine ridicule.
Voyant Rhuyzar continuer vers l'enclos sans répondre, feignant de ne pas avoir entendu sa question en hôte bienveillant et fiancé aimant, elle la prend par l'épaule et la guide vers l'entrée.

Tu veux sûrement voir ta chambre en premier, pour te poser et te délasser un peu non? Un bain pour vous réchauffer tous les deux, avant une collation? Ou direct le salon et sa cheminée?

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Un léger sourire devant le bonheur de sa soeur. Elle avait enfin trouvé le chemin qui lui convenait apparemment... Pourvu qu'elle sache le garder et qu'il ne joue pas avec ses sentiments. Elle détourne les yeux, lui rappelant de mauvais suvenirs, lui rappelant une absence...

Elle sent sa soeur s'approcher d'elle, avant de l'attraper par le bras. Elle préfère ne pas relever la grimace... Si cela rendait Geran heureux... La porte d'entrée se pose devant elles. Impressionnante comme toute celles des grandes demeures. Encore une fois elle allait s'installer chez le compagnon de sa soeur... Pourvu que ça ne se termine pas encore en drame...

Hum... Geran doit avoir faim il n'a pas mangé depuis... La veille au soir mais les mots se perdent dans un léger toussotement. Le salon...?

Elle affiche un léger sourire gêné, mal à l'aise d'être ici, surtout sans avoir prévenu de son arrivée. Bref... ce qui était fait était fait...

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Une lettre avait été posé sur son lit, griffoné à la lueur d'une chandelle, durant la nuit.

Ilmarin,

Tu m'en voudras surement... Je ne sais pas et ne le saurais surement jamais. Ces derniers temps ont été dur, pour toi, pour moi. Mais il semble que je puisse ne plus t'aider... Tu as besoin de temps, tu as besoin de prendre du recul.

Je ne veux nullement m'imposer. Je préfère te laisser, avec Rhuyzar. Lui saura surement t'aider. Du moins je l'espère. J'espère surtout que tu le laisseras faire....

Bref, si un jour tu veux me trouver... peut être au détour d'une rue ou d'une taverne, je ne sais. A moins que tu ne trouves l'endroit où je compte m'installer... J'aurai aimé t'être plus utile mais quand un dialogue est coupé...

Prend soin de toi. Mes amitiés à Rhuyzar.

Kalian

Elle était partie de bonne heure, sans faire de bruit, Geran dans ses bras, à pied, lui laissant le cheval qui lui avait été confié. Peut être qu'un jour... Chasser les idées noires. Chasser les idées tout simplement.